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furent terminées, ou plutôt ne cessèrent d'être poursui- vies qu'au printemps de l'année dernière. Voici mainte- nant le résultat de nos travaux ; mais hâtons-nous de dire avant de commencer que si nous nous permettons d'assi- gner un nom aux divers appartements à mesure que nous en signalons la découverte, nous n'entendons nullement prononcer en dernier ressort. Nous serons heureux d'ac- cepter, de personnes compétentes, les dénominations qui leur sembleraient plus naturelles et plus vraies.

Le plan fidèle et consciencieusement levé par M. Ar- ribat, l'habile et intelligent agent-voyer en chef de notre arrondissement et l'ami que j'ai déjà signalé, me dispen- sera de longs détails et me permettra de m'en tenir à la simple narration des faits.

Nos premiers coups de pioche, jetés presque au hasard, tombèrent assez heureusement sur l'épaisse muraille qui sépare l'area O de l'appartement A où nous placerions volontiers l'apodyterium (voir le plan). Nous rencontrâ- mes à ses deux extrémités les deux galeries parallèles NN que nous ne pûmes poursuivre dans toute leur étendue , mais qui, d'après la configuration du terrain, devaient, en se réunissant plus bas, décrire un arc surbaissé dont la flèche, d'une cinquantaine de mètres, tombait juste au milieu de la façade de l'édifice tourné vers l'Orient. Les imbrices et les teguloe, rencontrées en grande quantité sous ces galeries, étaient le témoignage évident qu'elles avaient été munies d'une toiture. Un petit aqueduc, d'une largeur de 28 centimètres, partait de l'apodyterium et tra- versant obliquement la grande muraille, conduisait ses eaux sous le sol circonscrit par la galerie. Nous avons trouvé dans les boues de cet aqueduc trois moyens bronzes du Haut-Empire et les deux tiers d'une bague en jais d'un travail assez délicat.

A mesure que nous approchions des deux pavillons cir- culaires II, en saillie de la moitié de leur diamètre sur le reste de l'édifice, des débris de vases se montraient à pro- fusion. Le galbe délicat de ceux qui étaient en verre lut- tait avec un avantage égal avec les formes non moins gracieuses des vases samiens. Plusieurs des premiers re-