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une branche de laurier. Cette pièce remarquable, dont un autre exemplaire a été trouvé à Millau par M. l'abbé Rouquette, est encore l'objet des études de nos savants numismates de la capitale.

Enfin dans la construction C, située sur le flanc oriental de la montagne et à l'aspect du village de Buzeins, nous avons encore recueilli quelques autres monnaies , toutes du premier siècle de notre ère ; une grande quantité de clous, quatre lampes, des valves d'huîtres, parmi les débris nombreux de vases communs, il s'en est trouvé provenant de coupes samiennes et portant au milieu de leur concavité comme marque de fabrique, les uns des rosettes de diverses formes , les autres les noms même de leurs fabricants, tels que : DAMONI, CRETIO , SILVANI, BALBI, M. M.CIR., CRES., OF.PRIMI, ARD., ...

Tels sont les résultats de nos fouilles, qui n'ont été en réalité qu'un simple essai, vu le travail qui reste à faire. Il n'est donc pas possible encore de se prononcer sur la destination des antiques constructions de Buzeins, avant preuves plus nombreuses et données plus certaines:

Nous avons mentionné les dolmens disséminés sur la vaste colline de Buzeins , désignée sous le nom des Camps. Nous avons qualifié ces monuments de splendides, titre beaucoup trop fastueux, paraît-il, pour des tombes dont la richesse et l'art sont à si grande distance de la richesse et de l'art de nos tombes modernes, auxquelles nous avons l'habitude d'accorder de semblables titres. Mais ne pouvaient-elles pas être splendides et merveilleuses aux yeux de ces générations reculées qui surent les élever sans le secours de la mécanique et les mille ressources que l'étude et l'expérience nous ont données depuis? Il avait fallu traîner sur place ces larges dalles extraites au loin, d'une longeur de 5 à 6 mètres et d'une épaisseur qui dépasse quelquefois 70 centimètres. Il fallait dresser celles-ci sur champ, et puis, par un suprême effort, hisser la lourde table qui devait protéger les cendres vénérées du défunt et lui conserver à travers plusieurs siècles les objets qui lui furent chers. Ne pouvaient-elles pas être splendides, aux yeux de nos vieux ancêtres, ces tombes qui