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petit appareil fort régulier, ce qui nous laissa pressentir tout d'abord une construction élégante et d'une certaine importance. La surface intérieure des murs était enduite de stuc avec peintures encore fraîches. C'était des guir- landes vertes, disposées en gracieux festons sur un fond jaune clair. Elles tombaient sur un encadrement composé de quatre bandes de diverses largeurs et de couleurs variées, telles que le rouge, le blanc, le violet et le bleu. Cette première construction se composait de deux appar- tements, dont le premier, le plus vaste, mesure dans oeuvre 7 mètres de longueur sur 6 mètres 55 centimètres de largeur. Le second, séparé de ce dernier par un mur de refend, se prolonge sur la même largeur à une dis- tance de 4 mètres. L'aire des deux appartements ayant été bouleversés, nous n'avons pu constater l'existence des mosaïques qui, très probablement, devaient les décorer.

Nos fouilles interrompues par la mauvaise saison ne furent reprises qu'en mai 1875. Nous n'avons pas entière- ment perdu notre temps à de nouvelles recherches autour du petit édifice auquel il ne semble manquer que les colonnes pour voir en lui la complète figure d'un temple. Du reste, les innombrables urcei et grand nombre de figu- rines, rappelant des ex-voto religieux et trouvés dans son enceinte, feraient pencher vers cette opinion, qu'il serait peut-être imprudent d'affirmer encore. Nous reviendrons sur ce que vous nous permettrez d'appeler l'inventaire de cette construction.

Ayant transporté un peu plus bas notre chantier pour opérer un nouveau sondage, nous découvrîmes bientôt de nouvelles bâtisses, mais bien différentes des premières. Celles-ci élevées selon les meilleurs principes de l'art, les dernières, au contraire, toutes primitives, ne nous offrirent qu'un travail à pierre sèche, exécuté avec des tronçons de colonnes basaltiques, dont les dimensions irrégulières influaient énormément sur l'uniformité d'é- paisseur qu'auraient demandé les murailles. Nous les sui- vîmes jusqu'à une longueur de plus de vingt mètres. Elles formaient un long parallélogramme divisé par deux autres murs de refend, dont l'un, avec celui qui clôturait