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ESSAI DE FOUILLES
AU PUECH-DE-BUZEINS
(AVEYRON)


Par M. l'ABBÉ CÉRÉS[1].

Buzeins, on le sait, est un chef-lieu de commune, situé dans l'arrondissement de Millau, entre les deux petites villes de Laissac et de Sévérac-le-Château. Bâti sur le penchant d'une haute colline, il se trouve encore dominé par un sommet élevé lui-même de plus de 864 mètres au-dessus du niveau de la mer. On arrive au podium à travers les noirs débris de colonnes basaltiques. Leurs prismes réguliers couvrent les flancs de la montagne et témoignent de ses effroyables vomissements à des époques fort éloignées de nous.

De cette hauteur imposante, le regard s'étend au midi et à l'est sur les vastes plaines des Camps (los Camps), couvertes de splendides dolmens. Dans la vallée, le paisible Aveyron roule ses flots verdâtres sous des rideaux de saules et de peupliers. Les gigantesques ondulations des montagnes de La Vaysse bornent de ce côté ce majestueux horizon. A l'ouest et au nord, la vue s'égare dans des sites non moins pittoresques et va se perdre dans le lointain bleuâtre du Plomb du Cantal et des cimes volcanisées de l'Aubrac.

On dirait, de prime abord, que le désir de satisfaire une curiosité légitime, ou celui de contenter son goût de géologue ou de botaniste, doivent seuls faire affronter les difficultés de la pente raide et pénible qui conduit au

  1. A été déjà publié, à peu de chose près, dans le Bulletin monumental, n° 3, 1874.