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fureur de ses ennemis. C’est surtout contre les crimes, contre l’anarchie que j’ai cherché à faire entendre ma voix ; elle eût produit plus d’effet si la nature m’eût accordé le don de l’éloquence, mais ce don précieux est le partage du petit nombre et l’abus coupable que j’en ai vu faire me dédommage de ne l’avoir pas. J’ai vécu pendant longtemps au milieu des troubles et des orages, les horreurs dont j’ai été le témoin ont rempli mes jours d’amertume. J’ai vu les plus cruels complots se former contre ma famille, je l’ai vue errante et persécutée ; enfin, pour comble de malheur, il a fallu me séparer d’elle, il a fallu quitter ma patrie et chercher un asile dans une terre étrangère. Voilà quelle est ma position, mais je ne me plaindrai pas de mon sort si je trouve dans votre estime la récompense qui fait l’objet de mes désirs et de mon ambition.

Le 15 août 1791.

Le marquis de montcalm-gozon.