Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/52

Cette page n’a pas encore été corrigée

taires de l'Assemblée ; monsieur le comte de Bournazel, mon respectable et vertueux collègue, a cette protestation entre ses mains ; elle contient, en outre, notre protes- tation expresse contre tout ce qui pourrait se faire à l'Assemblée nationale. Ainsi, par cette seule démarche, tout ce qui a été fait contre vos intérêts est annulé de droit. — C'est alors que je reconnus toute l'étendue de mes forces et je sentis parfaitement toute la faiblesse de mes connaissances dans les affaires publiques; je ne crus pas d'ailleurs pouvoir énoncer aucun voeu dans cette assemblée ni me permettre de continuer aucune fonction, j'avais besoin en outre de nouveaux pouvoirs , ceux que j'avais étant devenus insuffisants pour assister à une assemblée qui avait décidé de n'en reconnaître aucun d'impératif. Ces raisons m'engagèrent à quitter Versailles et à me rendre chez moi. J'écrivis plusieurs lettres au juge-mage pour convoquer l'assemblée de la noblesse, afin de donner à leurs députés des pouvoirs tels qu'ils pussent voter à l'Assemblée ; je le priai en même temps de donner ma démission de ma charge de député et de vous faire agréer mes excuses sur ce que des circonstances im- périeuses m'empêchaient de me rendre auprès de vous, je dois, Messieurs, vous rendre compte de ces circonstan- ces.

Vers l'époque où je me disposais à partir pour aller vous joindre, mes vassaux, poussés apparemment par ces personnes qui ont fait commettre tant de crimes, se refu- sèrent absolument à me fournir les secours qui paraissaient être nécessaires pour résister aux brigands qui, chez moi comme ailleurs, furent annoncés; le consul, instruit sans doute, et qui vit avec peine les soins que je me donnais pour notre défense commune, m'engagea à quitter mes possessions en m'assurant qu'il n'y avait du danger que pour moi; son opinion me fut confirmée par quelques paysans honnêtes, et je me vis forcé de quitter ainsi que ma famille mon domicile et mes propriétés. C'est à cette époque (le 4 août) que je fus arrêté par une bande de scé- lérats qui menacèrent ma vie et commirent envers moi toutes les atrocités possibles. Je ne dus mon existence qu'à la fermeté de quelques personnes qui, profitant d'un