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LE MARQUIS DE MONTCALM-GOZON


Par M. Joseph de GISSAC.




Jean-Paul-Joseph-François, marquis de Montcalm-Gozon, naquit le 20 janvier 1756 au château de Saint-Victor, près St-Rome-de-Tarn. Sa famille, l’une des plus anciennes et des plus considérables du Rouergue, joignait à sa propre illustration celle de la maison de Gozon, par suite du mariage, en 1532, de Marthe de Gozon, héritière de tous les biens de ses ancêtres, avec Louis de Montcalm de St-Véran, à la charge par celui-ci de prendre le nom et les armes de Gozon.

Il choisit très-jeune la profession des armes, dans laquelle sa famille s’était plus particulièrement distinguée. La noble fin du marquis de Montcalm au Canada était toute récente ; son imagination s’exaltait aux récits légendaires dont cet oncle était le héros ; autour de lui tous les siens offraient les plus beaux exemples de la valeur militaire, aussi entra-t-il dès l’âge de 14 ans dans le corps de la marine. Son intelligence et sa bravoure l’y firent tellement apprécier qu’à l’âge de 25 ans il était déjà capitaine de vaisseau. — Le comte d’Estaing, son compatriote, et le bailli de Suffren faisaient le plus grand cas d’un tel officier, sur lequel ils étaient toujours sûrs de pouvoir compter et qui enlevait son équipage dont il possédait la confiance et l’affection. Il fit sous ces illustres chefs les guerres de l’indépendance américaine qui jetèrent un si vif éclat sur la marine de Louis XVI, et reçut la croix de Saint-Louis pour sa brillante conduite au combat de La Grenade.

D’un extérieur agréable, d’une exquise courtoisie, il réalisait le type du parfait gentilhomme.

C’était le temps où, sous l’influence de la guerre d’Amérique, les imaginations s’exaltaient aux idées de liberté ;