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l’abbaye de Loc-Dieu. Mais en 1561 un des descendants de cette famille, Raymond de Gauthier, s’étant mis à la tête d’une armée de protestants, pilla l’abbaye de Loc-Dieu et détruisit les armoiries de sa famille comme il les fit également enlever de l’église des Cordeliers de Villefranche. Dans la nef du milieu, il y a cinq clefs de voûte, parmi lesquelles deux sont complètement unies, une troisième porte un carré ayant une fleur de lis à chaque angle ; les autres sont de fleurons à huit lobes.

L’église de Loc-Dieu a trois portes. La porte occidentale ou principale est d’une grande simplicité ; elle est ogivale et n’a pas de tympan. Deux colonnes cylindriques faisant saillie sont placées de chaque côté de la porte ; elles soutiennent une archivolte composée de deux vous- sures ayant un gros tore au milieu qui tombe entre les deux colonnes. Une seconde arcature est superposée à la première et se compose également d’un tore entre deux voussures faisant ressaut aux deux extrémités. Les battants de cette porte sont en bois de chêne ; ils n’ont de remarquable que leur ancienneté remontant probablement à l’époque de la construction de l’église. La seconde porte qui est au côté nord servait pour aller au cimetière des moines ; elle est ogivale et se compose de plusieurs tores formant l’archivolte. De nos jours, ce passage a été muré. La troisième, placée au midi et vers le milieu de l’église, est simple ; elle conduit au cloître.

Cloître.

Le cloître est un lieu couvert qui servait aux moines de promenade au temps de récréation, comme aussi de lecture ou méditation. Dans le principe, le cloître de Loc-Dieu était un peu plus bas qu’il ne l’est aujourd’hui. Pendant les guerres des Anglais, en 1368 et en 1409 surtout, le monastère pris par les ennemis devint place de guerre et fut incendié. Les cloîtres, la salle des archives, placée près de la tour de l’escalier, et celle du chapitre n’offraient que des ruines. Etienne de Firminhac, d’une famille riche originaire de Conques, ayant été élu abbé