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de l’architecte. Les seules sculptures que l’on trouve sont aux chapiteaux et clefs de voûte.

Les dix chapiteaux des colonnes de la nef se ressemblent presque tous. Six d’entre eux présentent deux volutes sur chacune des trois faces; trois autres sont entièrement unis et le dixième a trois bandes verticales sur chaque côté. Les deux chapiteaux du transept du côté de l’arc triomphal sont les seules qui soient un peu plus ornés : l’un représente un homme accroupi sur ses mains et portant l’arc doubleau sur son dos ; il a la figure tournée du côté du pavé de l’église. Sur l’autre, une guirlande de feuillages contourne les trois côtés. Tous les autres chapiteaux ressemblent à ceux de la nef.

Deux clefs de voûte se trouvent dans l’abside : l’une présente un calice au milieu des nuages, et l’autre un agneau, symbole du Christ ; il soutient sur un pied un petit étendard flottant, au bout duquel se trouve une croix. Ainsi, le pain et le vin, offrande du sacrifice, se trouvent représentés à la voûte de l’abside au-dessus du maître-autel. On peut encore remarquer, au côté nord du transept, deux autres clefs de voûte. Sur l’une on voit les armoiries des comtes de Toulouse : de gueules à la croix vuidée, clichée et pommetée de 12 pièces d’or. Elles furent placées en souvenir d’une donation qu’Alphonse II, comte de Toulouse et de Rouergue, et sa femme Jeanne firent à l’abbaye de Loc-Dieu en 1270 avant de s’embarquer pour la croisade. Sur l’autre clef se trouve une fleur de lis aux quatre bras allongés qu’on plaça en souvenir du roi Philippe-le-Bel qui, en 1311, mit l’abbaye de Loc-Dieu sous sa protection spéciale (sub regia tutela). Tous les jours une messe était chantée dans l’abbaye pour le roi de France régnant. Au côté méridional du transept on voyait autrefois à une des clefs de voûte les armes des Najac, seigneurs de Savignac, qui étaient : d’azur, à un château sommé de trois tours d’argent maçonné de sable ; celle du milieu plus élevée et surmontée d’un aigle éployé de sable. Les moines les avaient placées à la voûte de leur église en souvenir des dons que Guillaume, en 1170, et Bernard, seigneur de Savignac, en 1279, avaient faits à