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après, son neveu, Bégon de Calmont-d’Olt, Hugues, comte de Rodez et plusieurs autres seigneurs lui procuraient encore de grandes richesses. L’abbé de Bonneval était alors un saint religieux nommé Adhemar-Quadrat. Autrefois il avait été très lié avec Amélius, deuxième abbé de Loc-Dieu et prédécesseur de Guillaume de la Cassagne. Guillaume et Adhemar s’étant trouvés ensemble au couronnement de Hugues, comte de Rodez, il s’établit entre eux des relations très intimes. Adhemar, étant avancé en âge et accablé d’infirmités, chargea Guillaume de la direction de plusieurs affaires importantes. Celui-ci par son intelligence et son activité rendit à l’abbaye de Bonneval de véritables services, à la suite desquels il fut nommé syndic de ce monastère, coadjuteur d’Adhemar et son futur successeur.

Par l’intermédiaire de Guillaume, ancien abbé de Loc-Dieu devenu syndic de Bonneval et coadjuteur d’Adhemar-Quadrat, il fut donc facile d’unir cette abbaye à celle de Bonneval, et avec les immenses richesses de celle-ci de payer les dettes de Loc-Dieu et de la sauver de sa ruine.

En vertu de cette union, Arbert, abbé de Loc-Dieu, reçut d’Adhemar, abbé de Bonneval, XX millia solidorum auri. (Le nummus solidus aureus était une ancienne pièce de monnaie, qui, d’après Wailly, vaudrait 20 fr. 25 ; par conséquent c’était la somme énorme de plus quatre cent mille francs de notre monnaie actuelle que Bonneval donnait à Loc-Dieu.)

Grâce à ce puissant secours, Loc-Dieu put payer ses dettes aux usuriers et se sauver d’une ruine certaine. Arbert peu capable se démit et resta dans la maison comme simple coopérateur de Pierre Ier, son successeur.

PIERRE Ier (8e abbé), élu en 1181.

Pierre Ier trouva en très bon état la situation financière de l’abbaye de Loc-Dieu ; il eut la consolation de pouvoir continuer et achever l’église.

Nous avons vu plus haut que Amélius posa la première le 5 des ides de juin 1159. Ce ne fut donc que trente ans