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voyez si Dieu les inspire. » Lorsque un postulant se présentait à la porte du monastère, il était reçu avec dureté, on refusait même de l’admettre. S’il persistait et supportait tout avec patience, on le recevait au bout de quatre ou cinq jours ; ensuite il passait quelques jours dans la chambre des hôtes ou des étrangers. Après deux ou trois semaines de réflexion et d’attente en ce lieu, si le postulant persévérait, le prieur venait le prendre pour le con- duire dans la salle des novices, où se trouvait l’abbé entouré de son chapitre et de tous les religieux. Le postulant conduit par le prieur se présentait au milieu de l’assemblée et se mettait à genoux devant l’abbé qui se trouvait assis sur son siège.

L’abbé lui adressant la parole lui disait, que demandez-vous? La miséricorde de Dieu et la vôtre, répondait le postulant.

Levez-vous, et écoutez la lecture des règlements auxquels vous devez être soumis.

Le prieur donnait la lecture du règlement du monastère ; après cela, l’abbé ajoutait :

Maintenant que vous connaissez notre règle, voulez-vous y être soumis et l’observer fidèlement?

Sur la réponse affirmative du postulant, l’abbé levait la main, le bénissait en disant : Que Dieu achève ce qu’il a commencé en vous.

La communauté répondait amen, et le postulant était reçu novice.


Profession.


Sous l’abbé Guillaume, il fallait quinze ans à Loc-Dieu, avons-nous dit, pour être reçu moine, et en 1196 on l’éleva à 18 ans ; cette longue épreuve fut maintenue dans cette maison pendant plus de deux siècles.

Quand le moment de la profession était venu, le novice, vêtu de ses habits laïcs, était conduit au chapitre. Là, en présence de l’abbé et de tous les religieux, à haute et