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À cette époque, du côté du Bas-Rouergue, les bords de l'Aveyron étaient hérissés de châteaux fortifiés par la nature et par l'art, tels que ceux de :

Montricoux, Najac,
Bruniquel, Morlhon,
Penne, Doumayrenc,
Laguépie, Prévinquières,
Mazeroles, Maleville, etc., etc.

Au XIe siècle, la féodalité se trouvait formée. Après de longues guerres des seigneurs entre eux l'ordre avait reparu, et pour la première fois depuis plusieurs siècles la population de notre Rouergue semblait pouvoir goûter un peu les douceurs de la paix. Mais cet état ne dura pas longtemps.

Bientôt la voix de Pierre l’Ermite se fit entendre. Un concile, présidé par le pape Urbain II, s'ouvre à Clermont le 18 novembre 1096. L'évêque de Rodez, Raymond Frotard, y assista, distingué même des autres prélats par Urbain II, qui se l'attacha personnellement et voulut qu'il l'accompagnât au synode de Limoges. Raymond Frotard, par son zèle, poursuivit activement la résolution prise au concile de Clermont de prendre les armes et de se croiser. Secondé dans son enthousiasme, pour la délivrance des lieux saints, par Raymond IV, comte de Toulouse et du Rouergue, l'évêque de Rodez poussa en Orient tous les hommes de son diocèse capables de porter les armes.

Le départ des croisés dépeupla encore le Bas-Rouergue. Cette fois la dépopulation fut telle que d'après nos annales,