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Un Document retrouvé et quelques faits rétablis concernant l’histoire de l’ÉDUCATION DES SOURDS-MUETS en France, avec un aperçu de l’état actuel de cette spécialité de l’instruction publique, et l’expression d’un vœu à réaliser dans son intérêt.


Par LÉON VAÏSSE,
Délégué de la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron,
Directeur honoraire de l’Institution nationale des sourds-muets[1].

Messieurs,

Dans une de vos précédentes sessions, vous vouliez bien entendre avec quelque intérêt le résumé qu’il m’était permis de vous présenter des principes et de l’historique de l’éducation des sourds-muets. En vous soumettant cet essai, j’exprimais le regret d’avoir à laisser subsister un écart de plus de douze ans entre les dates proposées comme pouvant fournir celle des premiers travaux de l’abbé de l’Epée dans son oeuvre, si peu éloigné de nous relativement que fût cependant le fait historique.

De nouvelles recherches, dont je dois l’idée à des suggestions que je reçus ici même, m’ont, depuis , permis de circonscrire davantage la période où ces travaux doivent avoir commencé. C’est du résultat de ces recherches que je vous demande la permission de venir vous entretenir quelques instants aujourd’hui, en vous soumettant en même temps quelques-unes des considérations que le sujet me semble amener.

Dans le Discours préliminaire placé par l’abbé Sicard en tête de son Cours d’instruction d’un sourd-muet, ouvrage qui parut en 1803, nous trouvons relatée la circonstance qui détermina son pieux prédécesseur, l’abbé de l’Epée,

  1. V. Procès-verbaux de la Société, VI, 167.