Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/357

Cette page a été validée par deux contributeurs.

SEGODUN


Par M. U. CABROL.




Chacun sait qu’avant l’invasion romaine, l’antique capitale du Rouergue portait le nom de Segodun.

La plupart des auteurs qui ont écrit sur notre province, ont cherché l’étymologie de cette dénomination, et pour tous, Segodun est composé de deux mots : Sego et dun. La terminaison dun indique un point culminant, mais nos étymologistes ne sont pas d’accord sur la signification du radical Sego.

Suivant Ét. Cabrol : Sego « estoit sans doubte un petit prince de ce païs de Rouergue qui depuis un grand nombre de siècles, ayant fait bastir cette ancienne ville de Rodez, lui donna son nom ».

Pour le père Beau, auteur d’une Vie de François d’Estaing, Sego veut dire Poule d’eau.

Dans son Histoire des Villes de France, M. Aristide Guibert dit que Segodun signifie ville du rocher.

L’abbé Bosc traduit ce nom par éminence aqueuse.

Enfin, le baron de Gaujal fait dériver Segodun de Sego, seigle, dun, montagne, d’où montagne à seigle. Cette céréale, ajoute-t-il, s’appelle encore segol dans l’idiome vulgaire.

De nos jours la philologie ne s’arrête plus aux racines latines ou grecques, elle va plus avant. Par l’étude du gaëlique et des divers idiomes répandus en Occident depuis le ve siècle, elle remonte aux radicaux des langues de la haute Asie et y découvre une foule de racines que nous avions crues originaires de notre vieille Europe.