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insuffisance ou peut-être le besoin de plus de sécurité, dut les obliger à en établir de nouvelles dans l’enceinte de la ville même. Cette hypothèse est autorisée par l’existence d’un aqueduc partant de la base du rocher de la Madeleine et destiné à porter l’eau de l’Aveyron dans la vallée. Une partie de cette eau, divisée par une multitude de tuyaux de plomb ou de terre cuite, servait aux besoins domestiques des habitants de la cité ; mais, l’aquéduc lui-même pouvait être employé au traitement des minerais. Au siècle dernier, ce canal fournissait encore un volume d’eau assez important pour qu’il servît de moteur d’abord à un moulin, puis à une papeterie. A une époque moins ancienne, on a songé à le déblayer et à l’utiliser pour l’établissement d’une usine à zinc. Le marché allait être conclu, nous a-t-on assuré, lorsque la proximité des combustibles et le terrain que la compagnie d’Orléans offrit gratuitement, fit préférer Viviez à la plaine de la Madeleine[1].

Nous avons vu plus haut la savante appréciation de l’ingénieur M. Senez sur la richesse et l’importance de l’exploitation des mines métalliques des environs de Villefranche, dès la plus haute antiquité. Ne peut-on pas dire, sans craindre de se lancer dans une hypothèse trop hasar-

  1. Depuis que ce travail a été présenté à la Société, on nous a signalé un chemin pavé, qui part de l’emplacement de la ville et se dirige vers le sud-ouest. La surface de cette ancienne voie a été couverte de terre depuis bien longtemps, sans doute, mais sa présence, paraît-il, est très-reconnaissable sur plusieurs points. Dans la partie des prés et des champs traversée par elle, l’herbe et les tiges de blé n’acquièrent qu’un développement médiocre, et leur couleur tranche tortement sur la végétation d’alentour. Les vignerons appellent ce chemin « Lou barri dé sen Memory. » Cette voie mettait notre ville en communication avec la partie méridionale du Quercy. L’ancien chemin de Villefranche à Toulouse a peut-être pris sa place. La vieille cote de Sanvensa, où l’ou trouve encore à certains endroits un pavé fort ancien, conduisait en Albigeois Si l’on ajoute à ces deux routes la voie romaine de Rodez à Cahors, à laquelle la ville était reliée par les chemins qui portent aujourd’hui les noms de «  coreydou dé lo Motoléno et coreydou des Très-Collels  », on pourra se faire une idée exacte du nombre et de la direction des grands chemins qui aboutissaient à la vieille cité.