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époques il a été découvert à cet endroit des sarcophages assez bien conservés. C’est en vain que nous avons cherché à savoir s’il n’y avait pas été recueilli des pièces de monnaie ou tout autre objet; nous avons toujours obtenu des réponses négatives. On nous a assuré que le champ contenait encore une quarantaine de ces tombes ; cependant on a dû en exhumer un certain nombre, puisque dans les fermes des environs, notamment au château de la Romiguière, elles servent d’auge aux bestiaux.

En 1856, lors de la construction du chemin de fer, on trouva également des tombes à auge en creusant la tranchée de la Madeleine ; nous n’avons pu avoir là-dessus que des renseignements vagues. Un vigneron nous a dit avoir découvert sur l’emplacement de la ville plusieurs tombeaux composés de fortes briques et dont la partie supérieure avait la forme d’un toit de maison. M. l’abbé Cérès a trouvé, croyons-nous, à la villa du Mas-Marcou des tombes de ce genre.

II

La deuxième question que se pose M. de Gaujal est celle-ci : Quand disparut-elle ?

L’historien rappelle le passage en Rouergue des Visigoths, des Francs, des Sarrasins « qui voulaient, dit-il, la souveraineté et non la ruine des peuples ; mais au IXe siècle parurent les Normands qui firent, à eux seuls, plus de mal que ceux qui les avaient précédés. »

Une tradition constante dit qu’il a jadis existé une ville dans la plaine de la Madeleine, et que cette ville a été détruite par les Anglais, alors maîtres du pays. Le souvenir de l’occupation anglaise, que nos fiers ancêtres, supportèrent avec tant de peine, demeure gravé dans la mémoire du peuple. Ses connaissances historiques ne lui permettant pas de remonter plus haut, tout fait antérieur est oublié ou profondément altéré au profit des actes des Anglais qui, pour lui, ont en même temps creusé des mines, bâti des forteresses et détruit des villes.

Les Anglais, vous dit-on encore aujourd’hui, bâtirent