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temps une limite très-importante. Avant de borner les deux départements de l'Aveyron et du Tarn, elle formait la frontière des deux provinces du Rouergue et du Lan- guedoc , et probablement de l'Aquitaine avec le pays des Rhutènes. On serait même tenté d'appliquer cette limite aux anciennes peuplades de la Gaule : on en trouverait la raison dans l'idiome qui diffère d'une manière frappante dans les deux versants. Les habitants du versant sud- ouest, c'est-à-dire les habitants du Tarn ont un langage, un accent et des locutions entièrement dissemblables de ceux qui sont propres aux habitants du versant aveyron- nais. Un observateur serait étonné des nuances qui dis- tinguent le langage des habitants de la commune de Mas- suguiès (Tarn) comparées à celles qui caractérisent le langage des communes limitrophes de l'Aveyron. Cette considération ne prouverait-elle point que dans l'anti- quité les races séparées par de hautes montagnes ne se mêlaient pas entre elles et vivaient isolément sans se confondre ?

La montagne de Cambatjou fait suite à celle de l'Oura- dou ; la dénomination de cette montagne élevée qui em- prunte dans sa finale le nom de Jupiter, l'existence d'un hameau voisin appelé Peyre-Ficade semblent indiquer des origines et des souvenirs druidiques , bien qu'aucun dol- men n'apparaisse dans ces parages. Il est néanmoins pré- sumable qu'il en a existé sur cette grande hauteur, mais ils n'ont pas résisté au soc de la charrue ou au laboureur qui a utilisé ces grands blocs de pierres pour la construc- tion.


BALAGUIER.

Balaguier n'est pas moins ancien que les autres bourgs du canton. Ce village, distant de Saint-Sernin de 4 kilo- mètres, est situé sur la rive droite du Rance ou plutôt il est à cheval sur cette rivière : un groupe de maisons se trouvant sur une rive et un autre groupe sur l'autre. Ils