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cœur sincère ne pourra, je l’affirme, lire sans émotion.

« Très Sainte Vierge Marie, mère de l’adorable enfant Jésus, vous daignez bien aussi être la mère des enfants chrétiens : obtenez une bénédiction abondante sur ce petit ouvrage, afin qu’ils y puissent sucer le lait de la doctrine de salut et de véritable piété. Prenez-les tous sous votre protection prenez-les entre vos bras : approchez-les de votre cœur sacré : c’est là qu’ils apprendront à connaître et à aimer votre divin et aimable Jésus. Ils recourent à vous avec confiance, et c’est sous votre heureuse conduite qu’ils espèrent en qualité de frères et de cohéritiers de ce divin enfant parvenir au royaume de leur Père céleste. Ainsi soit-il. »

Ce vœu pieux a été entendu, et depuis six générations d’hommes, la bénédiction abondante que l’évêque demandait s’est répandue sur son œuvre, et des milliers de cœurs de pères et de mères ont palpité à ces lignes attendries, donnant ainsi à sa mémoire la plus douce et la plus haute récompense qu’il pût ambitionner[1].

    tifier la jeunesse, ce qui est le seul moyen de maintenir la Religion dans les peuples et de les réformer.

    Nous vous conjurons donc, mes très chers frères, par les entrailles de la miséricorde de Jésus-Christ votre Sauveur, de ne pas mépriser tout ce que nous avons jugé si important et si digne de vous être présenté : nous vous conjurons de prendre un nouveau zèle pour les catéchismes et de regarder cette ordonnance du diocèse que nous renouvellons comme une des plus importantes et à laquelle on ne saurait manquer sans se rendre coupable devant Dieu.

    Donnez-nous la consolation que nous attendons là-dessus, et soyez persuadés plus que jamais de l’affection intime et de la considération parfaite que nous avons pour vous.

    Donné à Poitiers, dans notre palais épiscopal, le 11 avril 1715.

    Jean-Claude,
    évêque de Poitiers.

    Par Monseigneur : Gaudriau.

  1. Une indication indirecte, puisée dans le mémoire présenté par l’imprimeur Jacques Faulcon à la succession de Mgr de La Poype, semblerait démontrer qu’il fut tiré quelques exemplaires de ce catéchisme, auxquels on avait joint « une instruction spéciale » pour les nouveaux convertis. Arch. de la Vienne, G. 14.