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que, ou de ses nombreux successeurs au siège de Poitiers, dont aucun[1] jusqu’ici n’a cédé à la tentation pourtant bien humaine de substituer son nom à celui d’un prédécesseur autrement bien oublié.

Pas plus que pour la théologie, je n’ai, hélas, qualité pour apprécier comme il conviendrait le catéchisme de Mgr de La Poype. On me permettra de dire cependant qu’il respire dans toutes ces parties l’esprit élevé, et je dirai presque libéral dans le vrai sens du mot, de tous ces grands évêques du xviiie siècle dont Mgr de La Poype fut à la fois le contemporain et l’émule, n’en voulant pas donner ici d’autre extrait[2] que la prière qui lui sert de préface, et que tout

    -tions auraient été faites au texte originaire, mais le fonds cependant serait resté très sensiblement le même.

  1. Ceci n’est pas tout à fait exact : deux évêques n’ont pas eu cette réserve : le premier est M. de Saint-Aulaire, — édition de 1776. (Bibl. de Poitiers. Bibliothèque poitevine, travée 11.) Le second est le célèbre Dominique de Pradt, qui, en 1807, fit paraître chez F. Barbier, libraire-imprimeur de l’évêché, le « Catéchisme à l’usage de toutes les églises de l’Empire Français, pour être enseigné seul dans son diocèse », — avec cette devise : Unus Deus, una Fides, unum Baptismum.

    En 1817, les vicaires généraux capitulaires, administrateurs du diocèse, le siège épiscopal vacant, s’empressèrent de reprendre le catéchisme de Mgr de La Poype. Ils y ajoutèrent une série de cantiques dits des Missions, dont les airs sont au moins singuliers, pour un ouvrage de ce genre :

    Cantique : Qu’il ne faut pas différer sa pénitence, sur l’air : « Que je vous aime ! »

    Cantique : Dieu et le Pécheur converti, sur l’air : « Des folies d’Espagne. »

    Cantique : La conversion du pécheur, sur l’air : « Tu m’abandonnes, ingrat Thyrsis. »

    Cantique pour la fête du Saint-Sacrement, sur l’air : « Cesse, Lucas, tes airs plaintifs. »

    Cantique : Le bonheur des souffrances, sur l’air : « Adieu, paniers, vendanges sont faites. »

    Cantique sur la rénovation des vœux du baptême, sur l’air : « Aimons-nous, ma charmante » ; etc., etc. (Édition de 1817. Mon cabinet.)

  2. À l’exception pourtant de ce passage tiré de l’instruction dont Mgr de La Poype avait fait précéder son œuvre. (Édition de 1783, cabinet de M. Le chanoine Auber.) — Vous voyez maintenant, mes très chers frères, partout ce détail que nous avons pris le soin de vous donner de notre propre main, détail que nous avons eu l’honneur de pratiquer autrefois et que nous tiendrions à l’honneur de pratiquer encore nous-mêmes à présent, vous voyez, dis-je, combien est précieuse devant Dieu l’âme de ces chers enfants que J.-C., le souverain Pasteur, vous a conviés à instruire : combien il est agréable à Dieu de se faire petit avec les petits pour les gagner à lui ; combien il est nécessaire de s’assujettir avec joie et avec courage à toute cette méthode pour avoir la consolation d’en voir le fruit merveilleux. Enfin, quel service on rend à l’Église et au Christianisme quand on s’attache avec zèle à sanc-