Cette ordonnance de l’intendant Doujat, aux archives départementales, nous rappelle pourtant dans quelle prépondérante proportion les Évêques avaient à intervenir dans tout ce qui ressortissait des questions d’enseignement.
De par le Roy, Jean-Charles Doujat, chevalier, conseiller du Roy en ses conseils, maître des requestes ordinaires de son hostel, intendant de justice, police et finances en la généralité de Poitiers.
Pour ce qui nous a esté remontré par messieurs les Évêques du diocèse qui sont en la généralité de Poitou qu’il y avait plusieurs particuliers de l’un et l’autre sexe, lesquels s’ingèrent d’enseigner la jeunesse, et de tenir des jeunes pensionnaires sans en avoir obtenu la permission des Évêques diocésains, ce qui est d’une nécessité indispensable dans toutes sortes de lieux, surtout ceux où il y a des nouveaux convertis.
Nous, etc., faisons défenses à toute personne, soit laïque, soit ecclésiastique, d’enseigner la jeunesse…, sans avoir au préalable obtenu permission de Mgr l’Évêque dans le diocèse duquel il serait, à peine d’amende de 300 livres, payable………
Et sera la présente ordonnance leue, etc.
Poitiers, 8 décembre 1706. Doujat.
Lorsque, pour répondre « aux vœux du maire et des échevins de Niort », les Oratoriens de cette ville résolurent de « joindre un collège à leur établissement religieux[1] », le corps de ville présenta un placet au Régent dès l’année 1716, pour en obtenir l’autorisation.
Ce ne fut qu’après avoir reçu les avis favorables de Mgr de La Poype, que le prince accorda cette autorisation.
Ce n’était pas seulement par les travaux de son intelligence, toujours préoccupée des intérêts moraux de son
- ↑ Mémoires de la Société de statistique des Deux-Sèvres, 2e série, t. I, 1860-61. Notice sur l’ancien collège communal de Niort, par M. Deschamps.
Voir également, à la Bibliothèque de Poitiers, la lettre de Mgr de La Poype aux maires et échevins de Niort. Collection Dom Fonteneau, t. LXIX, pp. 17 et 29.
