Page:Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest, Année 1888, tome XI, 1889.pdf/128

Cette page n’a pas encore été corrigée

gent, même celle qui de près, ni de loin, n’avait touché à la réforme.

La tenue extérieure du clergé préoccupa également Mgr de La Poype. De trop nombreux ecclésiastiques se permettaient alors de porter, dans l’ordinaire de la vie, l’habit court et la perruque, et c’était même à ces signes que l’on pouvait, sans crainte de se tromper, reconnaître le prêtre mondain, peu soucieux de ses devoirs, de celui pénétré de la dignité et des obligations de son état. Nous avons vu que Mgr de La Poype prêcha toujours d’exemple à cet égard mais il fit en outre à ce sujet des règlements formels, renouvelés à plusieurs reprises[1], et confirmés encore en 1712 par une ordonnance sévère[2] : « Nous ordonnons à tous curez, prêtres et autres ecclésiastiques constituez dans les ordres sacrez ou pourvus de bénéfices, d’avoir les cheveux courts et la couronne suivant le degré de leur ordre, de porter la soutane dans le lieu de leur résidence, avec défense de célébrer la sainte Messe, ny de faire aucunes fonctions ecclésiastiques sans en estre revestus sous peine d’interdit ipso facto. Défendant expressément à tout prestre d’en laisser célébrer d’autre, ou faire lesdites fonctions sans soutane. Et parce que les soutanes sans manches, que l’on a mis cy devant dans les sacristies, favorisent l’abus de ceux qui devant et après avoir célébré la sainte Messe, vont ensuite en habit court, Nous défendons absolument, et sous peine de désobéissance, qu’on ait dans les sacristies et ailleurs des soutanes sans manches, lesquelles on quitte après avoir célébré pour se mettre en habit court. « Et comme plusieurs, au mépris des ordonnances de nos prédécesseurs, si souvent réitérées, paraissent en habit court sans soutane et même en habit brun, avec des mouchoirs au col, ou cravates, nous enjoignons à nos archidiacres et archiprestres de les remar-

  1. Papier scribat de Sainte-Radegonde, juin 1706.
  2. Ordonnances du diocèse de Poitiers, à Poitiers, chez la veuve de Jacques Fleuriau et Jacques Faulcon, imprimeurs du Roy et de Mgr l’illustrissime et revérendissime Évêque (1712). Bibl. de Poit. – Aussi dans le rituel publié par Mgr de La Poype.