Page:Mémoires de la Société d'ethnographie, Tome XII, 1874.djvu/444

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui vivaient dans une région souterraine, voulurent en sortir pour vivre à la lumière du soleil. A cet effet, ils grimpèrent sur une grande vigne, mais cette vigne ne put supporter le poids de tous ceux qui cherchaient à s’en faire une échelle pour sortir des régions infernales ; de sorte qu’à un moment donné la vigne se brisa et une foule de Mandans retombèrent dans l’abîme. Quelques privilégiés du sort purent seuls arriver au but. Ce sont eux qui ont formé le premier contingent de leur nation. Après la mort, ceux-ci vont retrouver leurs compagnons, que le terrible accident a séparés d’eux au commencement des siècles.

Les Caddoes, qui vivaient jadis dans une vaste contrée de prairies, «sur les bords de la Rivière-Rouge, rapportent qu’il survint anciennement une noyade épouvantable, dans laquelle périrent tous les hommes, à l’exception d’une seule famille que le Grand Esprit plaça sur un monticule, pour la sauver du désastre et assurer le repeuplement de la terre.

La tribu algonquine des Shawnèses prétend que ses ancêtres, venus du Nord, après avoir été longtemps ballottés par les flots, ont été poussés successivement du Nord au Sud et du Sud au Nord par l’élément liquide, et ont fini par traverser l’Océan sous la conduite du chef de la bande des Tortues. Ils ont de la sorte gagné une île, où ils se sont établis jusqu’au moment où la terre est redevenue habitable. Toutes les traditions indiennes de l’Amérique du Nord, aussi bien que les précédentes, s’accordent sur le fait d’un antique déluge universel qui aurait anéanti le genre humain, à l’exception de quelques élus, dont chaque tribu déclare modestement descendre.

Les Hurons croient que leur race est issue d’une femme