Page:Mémoires de l’estat de France, sous Charles neufiesme, 1578, tome 1.djvu/781

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Sous Charles îx.’ 38» Dieu. Brief,tous ſes prcſches & diſcours plaM d’mueâi- 4i$s,netendoient à autre but :& tant en public qu’en pri¬ vé il ſollicitoit inceflammét les hommes de faire ABout* . fleaux comme on auoit ſait AParis. Le Gouuemeur tenoit ceux de la Religion én quel¬ que bonne eſperance ,’leur promettant qu’ils n’auroient point de mal ;& ſous et pretexte extorqua d’eux emnroft cinq cens eſcus.Vray eft que fa’putain (femmed’vn suû- ſire des requefte* de chez le Roy, laquelle il entretenoit au veu & ſceu de tous,ayantdelaiſTéſàfemme,damehoa nefte&vertueuſe) diſoit que c’eftoit trop peu, & que ceux de la Religion feroyent bien ingrats, s’ils ne luy bad loyentpour le moins dix mil eſcus pour la grace qu’il leur faiſoit. Bien toftapres les nouuelles aniuees du maflâcré fait d Parisjedit Gouuemeur auoit empeſché & interdit l’exercice de la Réligion ; Car vn matin ainſi qu’on s’etn- barquoicpour aller oüir leprefehe en vneprairie, ou Ion (tuoit acouftumé s’aſſembler, enuiron trois lieuës’ loin de Bourdeaux,entre la riviere de Garonne & le ruiſleau de la Ialle,il manda qu’on fe retiraft.Vray eftqu’il couurort cela d’vn pretexte,que c’eftoit pour euiterque lé peuple neleurcouruftſùs . Depuis il commença âfairefairee* étroite garde aux portes,tellement que pas vn.de là Reli¬ gion ne ſortoit fans auoir pafleport de luy. Toutefois on trouua moyen de faire euader les Miniſtres fatis eftre ap- perceus,leſquels fe retirèrent en Medocàttendansle ſuc¬ cès de ce qui auiendroit d BourdeauxJBt ayans depuis en¬ tendu ce que y fat exécuté, demeurerent quelque* iours & nuiâs cachez dans les rouchès & mares, iuſqùe* d ce. qu’ils eurent moyen dçss’etnbarquer en vnnauire# faire voile en Angleterre. Svr ces entrefaites arrinal Bourdeauxde la part du Roy le Seigneur dé Môtpeſat,gendre de Honorât de Sa- voye, Marquis de Villards, Lieutenant pour le Roy au gouuernement de Guyenne en ſ abfenèe du Roy de Na* vane,& lequel auoit eu l’eftat d’Amiral apres la mort du tieurdeChaftilfon. Ainſi que ledit Montbeſaé venoit d Sourdeaux, approchant dç Blaye,qui en eft à ſept lieuës, ^lufieur* hommes de i*R,e !igion y forent inhumatatmét