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le tibet

Le Boudhisme, au contraire, a été propagé au loin par les disciples de Çakya Mouni, les lamas ou bonzes. Et ces lamas se sont groupés en des monastères ou lamaseries, qui présentent quelques similitudes extérieures avec les monastères chrétiens. Il faudrait donc chercher si le Boudhisme n’a fait, sur ce point, aucun emprunt au Christianisme, qui fut porté aux Indes, dès le principe, par l’apôtre saint Thomas. Il suffit de poser cette question, dont l’importance se comprend, et qui a été mal examinée jusqu’ici.

Outre les lamaseries, un autre signe extérieur du Boudhisme, est la construction des pagodes dans lesquelles sont accroupies, souvent gigantesques, des statues de Boudha.

Le Boudhisme a été porté dans toutes les directions autour de l’Inde, excepté du côté de l’ouest. Ici il a été arrêté par l’Islam, qui a pris lui-même une grande place dans l’Inde, et qui a pénétré au loin dans l’Extrême-Orient, par mer jusqu’aux Philippines, et par l’Asie centrale jusqu’en Chine.

Dans cette propagation, le Boudhisme s’est généralement associé aux croyances des populations chez lesquelles il était importé, à ce paganisme primitif qui a le culte des éléments de la nature, des fleuves, des montagnes, du ciel et des astres, sans parler du culte des morts, et dans lequel les chamans ou sorciers ont pris une grande place.

Maintenant pour reconnaître le champ sur lequel il s’est propagé, il faut faire le tour de l’Asie orientale, en partant du Gange, en suivant les régions qui s’étendent à l’est de ce fleuve jusqu’au Pacifique, pour revenir par la Mongolie jusqu’au bassin du lac Baïkal, dans lequel se trouve Ourga, le centre septentrional de cette croyance, et redescendre, après avoir atteint l’Oural, jusqu’au Tibet, à Lhassa, le foyer principal et le plus inaccessible jusqu’ici du Boudhisme.

À l’est du Gange, le Boudhisme s’est implanté au milieu