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régné sur la Coquille, a pu, sans que le service en souffrît, concilier les devoirs de son grade avec les recherches scientifiques. Les régions humides des Malouines ; la Silla brûlante de Payta ; les îles de Tahiti et Borabora ; les plaines de Bathurst au-delà des Montagnes-Bleues ; l’archipel des Carolines, sont successivement devenus l’objet de ses explorations. L’herbier qu’il a rapporté se compose de près de espèces ; sur ce nombre on estime qu’il y en a environ nouvelles. Plusieurs autres, quoique déjà connues, sont rares et ne se trouvent pas dans les collections du Muséum d’histoire naturelle.

M. Durville, au reste, ne s’est pas contenté de recueillir les plantes qui s’offraient à ses regards ; il les a analysées et décrites avec soin. Celles dont les organes trop délicats n’auraient pas pu être conservés, ont été dessinées sur les lieux avec beaucoup de succès par M. Lesson. Les flores particulières des diverses contrées où la Coquille a relâché feront connaître dans quels rapports numériques les familles, les genres et les espèces s’y trouvent distribués. On ne voit pas, par exemple, sans surprise que, dans une étendue de plus de lieues, dans toute la zone intertropicale, depuis l’Ile-de-France jusqu’à Otahiti et beaucoup au-delà, sur les îles comme sur les continents, le règne végétal offre un très-grand nombre d’espèces identiques ; tandis que les îles de Sainte-Hélène et de l’Ascension, situées aussi sous cette zone dans l’Océan Atlantique, produisent des espèces qui leur sont particulières, et qu’on ne retrouve ni au Brésil, ni en Afrique, par les mêmes latitudes.

M. Durville, ayant eu l’attention de noter autant que possible le degré de fréquence relative de chaque espèce végétale,