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marque suivante : « Qu’il nous soit permis toutefois d’exprimer le regret que nous avons éprouvé, en ne trouvant point dans des journaux si riches, si précieux, quelques observations de la température de la mer à de grandes profondeurs. Cette recherche, qui se rattache d’une manière si directe à celle de l’existence des courants sous-marins, n’aurait cependant pas retardé d’un quart d’heure la navigation de la Coquille, puisqu’en général il eût suffi d’attacher un thermomètre à la sonde toutes les fois qu’on la jetait à la mer. Si des expériences aussi intéressantes ont été complètement négligées par M. Duperrey et ses collaborateurs, c’est uniquement, il est presque superflu de le dire, à cause qu’ils manquaient des moyens de les faire avec exactitude. Il n’y avait pas, en effet, à bord de la corvette, un seul de ces ingénieux thermomètres qui marquent par des index les maxima et les minima de température auxquels ils ont été exposés.

Rarement une expédition de découvertes quitte nos ports sans que l’Académie soit consultée par l’autorité, même sans qu’on la charge de rédiger des instructions ; nous pensons qu’elle ne contribuerait pas d’une manière moins efficace aux progrès des sciences, si elle faisait préparer à l’avance, par les plus habiles artistes,-quelques-uns des instruments de physique dont les navigateurs peuvent avoir besoin. Si l’Académie, comme nous l’espérons, daigne donner suite à la proposition que nous avons l’honneur de lui faire, non seulement elle n’aura plus à l’avenir à signaler aucune lacune dans les travaux qu’on lui soumettra, mais elle contribuera à répandre l’esprit de recherche et le goût de la précision, parmi cette brillante jeunesse, pleine de talents et de zèle, qui peuple nos ports. »