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et les longitudes correspondantes, déduites de l’observation de la boussole et du loch.

Les eaux d’une certaine région, quand elles sont transportées par un courant dans une région plus ou moins voisine de l’équateur, ne perdent dans le trajet qu’une partie de leur température primitive. L’Océan se trouve ainsi silloné par un grand nombre de rivières d’eau chaude et d’eau froide, dont le thermomètre manifeste l’existence et indique jusqu’à un certain point la direction. Tout le monde connaît les recherches de Franklin, de Blagden, de Williams, de M. de Humboldt, sur le courant équinoxial, qui, après s’être réfléchi dans le golfe du Mexique, après avoir débouché par le canal de Bahama, se meut du S. au N., à une certaine distance de la côte orientale d’Amérique, et va, sous le nom de Gulph-Stream, tempérer le climat de l’Irlande, des îles Shetland et de la Norwège. À l’autre extrémité de ce vaste continent, le long des côtes du Chili et du Pérou, un courant rapide dirigé du sud au nord porte au contraire jusqu’au Callao les eaux froides du cap Horn et du détroit de Magellan. La température anomale de l’Océan, dans le port de Lima, avait déjà été remarquée dans le seizième siècle. Acosta dit en effet (liv. 11, chap. 2, pag. 70), qu’on peut rafraîchir les boissons au Callao en les plongeant dans l’eau de mer ; mais c’est M. de Humboldt qui a prouvé le premier, par des expériences exactes, que cette température accidentelle est l’effet, du moins en grande partie, d’un courant méridional, dont la limite est le cap Blanc : plus au nord, dans le golfe de Guayaquil, il n’en a point trouvé de traces. Les nombreuses observations recueillies sur la Coquille, soit pendant sa navigation le long des côtes du Chili et du Pérou, soit durant son séjour à la Conception, à Lima et à Payta,