Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/844

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est conduit en appliquant à chacun des pieds de Pline la longueur de la demi-coudée d’Éléphantine de il est naturel d’en conclure que le zereth des Hébreux, égal à la moitié de cette coudée, était aussi en Égypte une unité de mesure usuelle que Pline désigna sous le nom de pied.

Nous avons confirmé cette conclusion en l’appliquant à déterminer la véritable valeur du stade employé par Ératosthènes, dans la mesure d’un degré terrestre, et c’est le troisième fait dont nous nous sommes appuyés.

Cléomède[1] nous a transmis le récit de quelques-unes des opérations entreprises par ce géographe pour déterminer l’arc du méridien compris entre Alexandrie et Syène, et celui compris entre Syène et Méroë. Il trouva que ces deux arcs, égaux entre eux, étaient chacun de degrès minutes secondes.

Marcianus Capella[2] nous apprend de plus que la distance géodésique de Syène à Méroë, mesurée par les arpenteurs royaux de Ptolémée, fut trouvée de stades.

Or il résulte des observations de M. Nouet, astronome de notre expédition d’Égypte, que la différence de latitude entre Alexandrie et Syène est de Ces observations ne different, comme on voit, de celle d’Ératosthènes que de minutes secondes, différence extrêmement petite eu égard à la perfection des instruments modernes comparés à ceux dont les anciens faisaient usage. Il faut donc reconnaitre dans les observations du géographe d’Alexandrie une exactitude singulière qui autorise suffisamment à attribuer à sa

  1. Cleomedis Meteora, lib. i, cap. 10, de terræ magnitudine.
  2. De Nuptiis Philologiæ et Mercuri, lib, vi, cap. i.