Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/843

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une exactitude rigoureuse la longueur du côté de la base de la pyramide, qu’à donner une grande idée de cette dimension et à l’exprimer en nombres faciles à retenir.

Les pieds de Pline présentent un tout autre caractère ; l’irrégularité même de ce nombre manifeste l’intention formelle de donner, non pas une indication vague, qui pût se graver facilement dans la mémoire, mais une détermination rigoureuse de la dimension dont il s’agit.

Cette considération seule établit, en faveur du texte de Pline, une probabilité de précision dont les autres narrations paraissent tout-à-fait dénuées.

Cela posé, admettant avec Newton l’identité des anciennes coudées hébraïque et égyptienne, et sachant d’ailleurs que les juifs avaient une unité de mesure appelée zereth, qui était précisément égale à la moitié de leur coudée, il est tout simple d’admettre que cette même demi-coudée était aussi une unité de mesure égyptienne, que Pline désigna sous le nom de pied.

Dans cette supposition, la longueur de pieds attribuée par cet auteur au côté de la base de la grande pyramide, équivaudrait à mètres 67/100 .

Or, MM. Le Père et Coutelle, auxquels on doit, comme nous venons de le dire, une Pyramidographie plus complète que celle de J. Greaves, ont trouvé, par un mesurage fait au mois de janvier 1801, avec les précautions les plus minutieuses, que la longueur de ce côté était de mètres centimètres[1]. Ce résultat étant parfaitement identique avec celui auquel on

  1. Collection de Mémoires sur l’Égypte. (Antiquités, Mémoires, page 46.)