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la coudée naturelle, et du palme additionnel que fournissait le travers de l’autre main. (Voy. la fig. jointe à ce Mémoire.) Si maintenant on se rappelle que la coudée du Nilomètre d’Éléphantine se retrouve divisée en quatorze parties, on sera naturellement conduit à y reconnaître les sept palmes et les vingt-huit doigts qui composaient l’unité de mesure primitive ; et cette division, toute singulière qu’elle paraisse au premier aperçu, offrira, d’après l’analyse précédente, un témoignage irrécusable de sa haute antiquité.

À l’appui de ce témoignage je vais maintenant rappeler trois faits principaux que j’ai cités dans mon Mémoire sur le Nilomètre Éléphantine, comme autant de preuves de l’authenticité de la coudée septénnaire, et de son emploi en Égypte.

Le plan de la chambre sépulcrale pratiquée dans l’inté rieur de la grande pyramide est un rectangle dont l’un des côtés est précisément double de l’autre. Le docteur J. Greaves, professeur d’astronomie à Oxford, qui voyageait en Égypte en 1638, les mesura le premier[1], et trouva que le plus grand des côtés de cette chambre était de pieds anglais 58/100, et le plus petit de 29/100. Newton, dans sa dissertation sur l’ancienne coudée des Juifs[2], qu’il prétendait avec raison avoir été la même que l’ancienne coudée d’Égypte, supposa que le grand côté de la chambre sépulcrale de la première des pyramides comprenait exactement de ces coudées, et le plus petit ce qui lui fit conclure que la longueur absolue de cette unité de mesure devait être d’un

  1. John Greaves’s, Pyramidographia.
  2. Isaaci Newtoni Dissertatio de sacro Judœorum cubito, etc. (Newtoni Opuscula mathematica et philosophica, tom. III, pag. 493.)