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§ IV.
Des oxides métalliques, et des moyens de les obtenir cristallisés.

J’ai déjà fait connaître la méthode à suivre pour faire cristalliser le protoxide de cuivre ; mais, faute de données suffisantes, il m’a été impossible de présenter une théorie complète de ce qui se passe dans l’opération ; je puis le faire maintenant à l’aide des phénomènes exposés dans la première partie de ce Mémoire.

Pour obtenir des cristaux de protoxide de cuivre, on prend un tube de verre fermé à l’une de ses extrémités et au fond duquel on met du deutoxide de cuivre ; on remplit ce tube d’une dissolution de nitrate de cuivre saturé, puis l’on y plonge une lame de cuivre, qui touche aussi le deutoxide, et l’on ferme le tube hermétiquement. Au bout d’une dixaine de jours on aperçoit sur la lame de cuivre des petits cristaux cubiques d’un brillant métallique. Pour découvrir les phénomenes électriques qui les produisent, il faut prendre deux capsules de porcelaine remplies d’une dissolution de nitrate de cuivre et communiquant ensemble avec une mèche de coton ; puis plonger dans chacune d’elles le bout d’une lame de cuivre, dont l’autre est fixée à l’une des extrémités du fil d’un excellent galvanomètre. Tout étant semblable de part et d’autre, il ne se manifeste aucun courant ; mais, si l’on répand du deutoxide de cuivre sur la partie de l’une des lames qui plongent dans la dissolution, peu après il y a production d’un courant, dont le sens indique que la lame en contact avec le deutoxide a pris l’électricité négative ; il suit de là que la lame, qui est dans l’autre capsule, est le pôle négatif de la petite