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composé que l’on ne peut analyser que dans quelques cas particuliers. Je fixe un morceau de carbone à l’un des bouts d’un fil de platine, dont l’autre plonge dans de l’acide nitrique ; il y a alors courant, le carbone prend à l’acide l’électricité négative. Avec l’acide hydro-chlorique et l’acide sulfurique, l’effet est contraire ; toutes les dissolutions acides qui proviennent des deux derniers se comportent de même.

Un couple carbone et cuivre, plongé dans l’acide hydro-chlorique, détermine un courant tel, que le premier prend au liquide l’électricité positive. Un couple carbone et argent donne le même résultat. On déduit de là un procédé simple pour former divers chlorures : dans un tube de verre, fermé par un bout, on verse de l’acide hydro-chlorique concentré, et l’on plonge dedans une lame d’argent fixée avec un fil de même métal à un morceau d’anthracite ou de charbon, que je désignerai dorénavant sous la dénomination de carbone ; puis l’on ferme le tube, en laissant seulement une très-petite ouverture, pour donner issue au gaz qui se dégage pendant la réaction des corps. Voici ce qui se passe : l’argent, d’après ce que j’ai rapporté dans l’article précédent, étant le pôle positif d’une pile, attire le chlore, et se combine avec lui, tandis que l’hydrogène se porte sur le carbone, avec lequel il forme une combinaison de gaz hydrogène et de carbone, qui se dégage ; quand le tube n’a pas d’ouverture, la tension qu’acquiert le gaz ne tarde pas à le faire éclater. La combinaison du chlore avec l’argent cristallise en octaèdres comme celle que l’on trouve dans la nature. Les cristaux prennent un accroissement lent ; j’en ai obtenu d’un millimètre de côté. Leur limpidité est parfaite ; ils jouissent de toutes les propriétés du chlorure d’argent, comme je l’ai vérifié. Si l’on sub-