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Il me vint à l’idée que dans la terre il était possible que deux liquides différents, séparés par une couche d’argile ou d’une autre substance perméable à ces liquides et traversée par une substance métallique, fussent la cause de nombreux phénomènes chimiques. Pour réaliser cette idée, je mis au fond du tube du sable très-fin, traité préalablement par l’acide hydro-chlorique pour en dissoudre le fer, ou mieux encore de l’argile. Cet essai me réussit, et j’eus la satisfaction de voir qu’une colonne de quatre à cinq centimètres de hauteur de sable imprégné d’eau s’opposait au déplacement des liquides, en raison du frottement, et que le mélange ne s’effectuait qu’au bout d’un temps assez considérable, surtout quand les grains de sable étaient suffisamment fins. L’expérience suivante peut donner une idée de la lenteur avec laquelle le déplacement de l’eau s’opère.

On prend un tube courbé en de décimètres de hauteur et de millimètres de diamètre ; on le remplit à moitié de sable humide, et l’on verse dans une des branches une infusion de tournesol, et dans l’autre de l’acide sulfurique ; plus de trois semaines se passent sans que l’on aperçoive la moindre altération dans la couleur du tournesol. L’élévation de l’eau dans les tubes remplis de sable de differents degrés da finesse, présente des phénomènes qui méritent d’être étudiés, et dont l’application est immédiate pour l’électro-chimie.

Quand on remplit de sable un tube de verre fermé par l’une de ses extrémités avec de la baudruche, et qu’on le plonge, par cette extrémité, dans un vase qui contient une petite quantité d’eau, l’action capillaire élève l’eau à une hauteur qui dépend de la dimension ou de la distance des