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partit le 11 septembre ; arriva le mois suivant à l’Ile-de France, où ses opérations la retinrent du 31 octobre au 16 novembre ; elle séjourna à Bourbon du 17 au 23 du même mois, et fit voile ensuite pour Sainte-Hélène. La relâche de M. Duperrey dans cette île dura une semaine. Il en partit le i janvier de l’année courante, jeta l’ancre à l’Ascension le 18 ; y exécuta rapidement les observations du pendule et des phénomènes magnétiques, et quitta définitivement ces établissements anglais le 27, après avoir reçu des commandants et des officiers des deux garnisons tous les secours désirables. Le 24 avril enfin, M. Duperrey entra dans la rade de Marseille.

Durant cette campagne de trente-un mois et treize jours, la Coquille a parcouru 25000 lieues. Elle est revenue au point de départ, sans avoir perdu un seul homme, sans malades et sans avaries. M. Duperrey attribue en grande partie la bonne santé dont son équipage a constamment joui, à l’excellente qualité de l’eau conservée dans les caisses en fer, et aussi à l’ordre qu’il avait donné d’y laisser puiser à discrétion. Quant au rare bonheur qu’a eu la Coquille d’exécuter un si long voyage sans avaries ni dans ses mâts, ni dans ses vergues, ni même dans ses voiles, s’il a dû tenir à un concours de circonstances extraordinaires, sur lequel il serait imprudent de compter toujours, on doit aussi reconnaître que de telles chances ne s’offrent qu’à des marins consommés. Ajoutons encore que M. Duperrey et ses collaborateurs avaient eu, en 1822, l’avantage de trouver à Toulon, dans la personne de M. Lefébure de Cerizy, un ingénieur du plus grand mérite, qui présida au radoub et à l’installation de la corvette avec toute la sollicitude d’un véritable ami.