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Les conditions qui rendent les résultats des sciences applicables à la société, et leur donnent un vrai caractère d’utilité publique, sont plus rares et plus difficiles à réunir qu’on ne le pense communément. Il faut d’abord que ces résultats soient déduits d’une théorie admissible, ou, ce qui est la même chose, de l’ensemble des faits bien observés et comparés entre eux pour découvrir leurs principes communs. Il faut prévoir ensuite les difficultés de l’exécution, les inconvénients, et surtout les dangers qu’elle pourrait entraîner : tontes ces difficultés doivent être résolues par des moyens précis, qui ne laissent aucune incertitude. Il est encore nécessaire de comparer les avantages que l’on serait assuré d’obtenir, avec les dépenses que l’application exige : cette considération ne doit jamais être omise, toutes les fois que l’on propose d’appliquer aux usages civils les conséquences théoriques des sciences : or, les vues que l’auteur présente dans son Mémoire ne satisfont à aucune des conditions que l’on vient d’énoncer. La théorie qu’il admet est au moins incertaine et insuffisante ; et, quant à l’application, l’auteur paraît n’avoir considéré ni les difficultés, ni les inconvénients, ni les dépenses. Le Mémoire n’indique aucun moyen de rendre praticable cet usage d’aérostats, retenus par des cordes dans une atmosphère agitée par les approches des orages. Il serait inutile d’insister sur les difficultés évidentes de ces manœuvres, et sur celles qu’il y aurait à prolonger pendant toute une saison l’emploi de ces ballons stationnaires qui serviraient de signaux. Quant à ceux qu’on propose d’abandonner aux vents, après les avoir chargés d’un assemblage de corps conducteurs, dans la vue de recevoir et de condenser une partie de l’électricité des nuages, nous