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résultats de quelques essais faits l’année précédente dans le département du Rhône, S. Exc. le Ministre de l’Intérieur a désiré que l’Académie examinât cette importante question.

La section de physique, composée de MM. Lefevre-Gineau, Gay-Lussac, Poisson, Girard, Fresnel et Dulong, a été chargée de faire un rapport à ce sujet. M. Fresnel, rapporteur, a présenté le résultat de cet examen. La section a pris connaissance avec beaucoup de soin des pièces transmises à l’Académie, des récits publiés dans divers journaux scientifiques, et des expériences semblables faites sur une échelle beaucoup plus grande en Suisse et en Italie : les commissaires n’ont rien trouvé qui puisse décider la question. Les faits ne sont pas assez nombreux ni assez bien constatés pour établir quelques probabilités en faveur des paragrêles.

L’idée de ces appareils préservateurs est fondée sur l’explication que Volta a donnée de la formation de la grêle, c’est-à-dire sur la supposition que l’électricité en est l’agent nécessaire ; d’où l’on a conclut qu’en soutirant l’électricité des nuages, à l’aide d’un grand nombre de paratonnerres, on pourrait empêcher la formation de la grêle.

Elle paraît être en effet toujours accompagnée de phénomènes électriques ; mais est-il certain que la grêle se forme et se grossisse, comme l’a supposé Volta, entre deux nuages électrisés de manières contraires, qui se renvoient les grêlons jusqu’à ce que le poids de ceux-ci les entraîne vers la terre ? et dans cette hypothèse, ne pourrait-il pas arriver souvent que les paragrêles déterminassent la chute des grêlons, s’ils avaient assez de puissance pour désélectriser les nuages ?