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et si l’on compare les rapports précédents à ces nouvelles valeurs, on voit qu’excepté celui qui répond à 1818 et qui n’a pas changé, tous les autres ont un peu augmenté.

La proportion des naissances des deux sexes n’est pas non plus la même à Paris et dans les départements, soit parmi les enfants légitimes, soit parmi ceux qui sont nés hors de mariage. Pendant les treize années écoulées depuis 1815 jusqu’à 1827, il est né à Paris environ 215,000 enfants légitimes, et le rapport des naissances masculines aux naissances féminines a été 1,0408, ou à peu près au lieu de qui répond à la France entière. Il est né dans cette ville et dans le même intervalle de temps, à peu près 122,000 enfants naturels, parmi lesquels le rapport du nombre des garçons à celui des filles, a été 1,0345, ou environ au lieu de qui a lieu pour cette classe d’enfants dans le reste de la France. Il est donc présumable qu’il existe aussi dans une grande capitale comme Paris, une cause particulière qui diminue la prépondérance des naissances masculines, et qui agit à-la-fois sur les enfants légitimes et sur les enfants naturels.

Notre esprit est naturellement porté à admettre les résultats de l’expérience avec d’autant plus de confiance qu’ils sont déduits d’un plus grand nombre d’observations ; mais si nous voulons en apprécier la probabilité et connaître celle de leur reproduction future, nous sommes obligés de recourir aux formules que l’analyse mathématique fournit pour cet objet : le perfectionnement de ces méthodes en général, et leur application aux faits que je viens de citer, sont l’objet du Mémoire que je présente aujourd’hui à l’Académie. Si j’ai ajouté quelque chose aux nombreux travaux des géomètres qui se sont occupés du calcul des hasards, depuis que