Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/39

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soin du temps absolu qu’aux deux extrémités où l’on peut établir des lunettes méridiennes, pour l’obtenir avec toute la précision possible. Cette méthode a été employée avec succès l’été dernier, pour déterminer la différence de longitude de Strasbourg à Paris, puis de Paris à Brest et à Greenwich. Elle acquerrait encore plus de précision si l’on substituait aux feux de poudre et aux fusées, des lentilles à échelons comme celles que M. Fresnel a construites pour les phares. Dans une même nuit, on pourrait observer un grand nombre d’occultations de la lumière des lentilles. Ces éclipses artificielles seraient d’ailleurs bien plus instantanées que ne peuvent l’être des explosions de poudre. Au reste, quel que soit le moyen que l’on emploie, il est bien à craindre que l’on ne parvienne jamais à déterminer l’amplitude d’un are de parallèle avec une précision comparable à celle de la mesure géodésique. En effet, un dixième de seconde en temps correspond à un arc de qui vaut sur la terre mètres, la latitude de Dans une détermination aussi délicate que celle de l’amplitude, on ne peut guère répondre d’un dixième de seconde de temps ou de mètres, et l’on peut admettre que la longueur d’un arc de parallèle qui traverse toute la France est connue à moins d’un mètre. Ainsi on ne croit pas exagérer en disant que, sur le parallèle moyen, les erreurs d’amplitude sont trente fois plus grandes que celles de la triangulation. Si un moyen aussi direct de déterminer l’amplitude laisse une pareille incertitude, que ne doit-on pas craindre quand on veut la déduire des observations azimutales ? Pour atténuer des erreurs inévitables, et qui sont si disproportionnées entre elles, il importe d’étendre les arcs le plus possible, comme on l’a fait pour le parallèle moyen