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La fonte de fer au charbon de bois ;

La fonte de fer à la houille carbonisée, dite coke ;

Le fer à la houille, obtenu de la fonte ;

Le fer au charbon de bois, obtenu des minerais, sans fonte, dans les forges catalanes.

Si l’on calcule la valeur totale de ces divers produits, d’après la quantité et le prix de chacun d’eux, on trouve qu’un capital de 73 millions de francs est annuellement créé par l’activité des usines à fer, dites communément grosses forges, et cela seulement pour la fabrication de la fonte et du fer en grosses barres, sans parler de l’industrie manufacturière qui s’applique ensuite à ces objets, pour en augmenter la valeur. Cette industrie manufacturière, dont les résultats n’entrent pas dans le calcul précédent, comprend, en France, un grand nombre d’ateliers, soit de martinet, soit de fenderie, plus de 60 ateliers de seconde fusion pour la fabrication des ouvrages en fonte moulée, enfin un grand nombre de manufactures de tôle, de fer-blanc, de fil de fer, d’instruments aratoires, d’outils et de quincaillerie. C’est dans les grosses forges seulement, et sans parler de tous ces ateliers d’industrie manufacturière, qu’un capital de 73 millions de francs est annuellement créé sur le sol français.

Comme, dans ces mêmes grosses forges, le nombre des ouvriers employés est à peu près de 70.000 hommes, ainsi que nous l’avons déjà.remarqué, on voit que, pour chaque million de la valeur du produit brut des mines et usines à fer de la France, le travail et le salaire sont assurés à 1000 hommes ; en d’autres termes, le travail de chaque homme, dans ce genre d’industrie, procure à peu près 1000 fr. de produit brut, somme égale à ce que coûte un soldat par année.