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point quelconque ; l’hypothèse dont il s’agit est donc nécessaire pour qu’on puisse appliquer l’analyse mathématique au calcul des forces provenant de l’action moléculaire.

Nous entendrons par action moléculaire l’excès de la répulsion sur l’attraction entre deux molécules. Cette force ne sera pas la même pour tous les points de ces deux petites masses ; dans l’étendue de chaque molécule, on pourra la décomposer en deux parties : l’une égale à la moyenne de ses valeurs et commune à tous ses points, l’autre différente d’un point à un autre en grandeur et en direction. La première partie sera la force principale, et celle dont nous aurons à calculer les effets dans ce Mémoire. La seconde est une force secondaire, d’où dépendent les décompositions chimiques, la forme des molécules, leur disposition respective, et, par suite, leur distribution régulière dans les corps susceptibles de cristallisation. Il y a lieu de croire que la sphère d’activité de la force principale est beaucoup plus étendue que celle de la force secondaire ; et c’est surtout à la première force que convient la supposition précédente, concernant le mode de décroissement de l’action moléculaire.

Ces principes sont communs aux solides et aux fluides ; nous allons maintenant expliquer la différence essentielle de ces deux genres de corps.

(2) Par un point pris dans l’intérieur d’un fluide, menons une droite d’une grandeur insensible, mais cependant assez considérable pour qu’elle rencontre un très-grand nombre de molécules. L’intervalle qui sépare deux molécules consécutives pourra varier accidentellement et d’une manière très-irrégulière le long de cette droite ; mais si l’on divise sa longueur entière par le nombre de molécules qu’elle traverse,