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leurs extrémités, s’articulent avec leurs têtes, et par l’autre, ils établissent les relations des deux systèmes organiques ; la tête imparfaite est contractée au plus haut degré, étant privée de toutes les choses ordinairement contenues dans une tête, comme organes des sens et masse médullaire, et ne possédant que celles qui servent de cloisons et d’enveloppes, telles que les parties osseuses et tégumentaires. Les formes et conditions propres à ce genre de monstruosité sont répétées, moins quelques légères différences, dans trois espèces que l’auteur nomme hypognate capsule, hyp. rochier et hyp. monocéphale.

Les hétéradelphes (frères jumeaux très-dissemblables) sont des monstres formés de deux individus dont l’un ayant déjà subi toutes les transformations de la vie utérine, est entré dans le monde atmosphérique, où il s’est définitivement enrichi de tous les organes que les progrès successifs des âges développent chez les animaux parfaits, et dont l’autre, retenu et persévérant dans une des formes de la vie utérine, étant de plus privé d’une ou plusieurs parties, quelquefois seulement de la tête et d’autres tronçons adjacents, semble sortir du centre de la région épigastrique de son grand frère. Ce second individu est un parasite qui n’a point ou fort peu de viscères, qui n’existe point par lui-même, qui consiste en téguments, et dont les téguments sont nourris par les vaisseaux cutanés du sujet adulte. On en voit des exemples pris de l’espèce humaine dans des ouvrages anciens ; et tout récemment les officiers de la Thétis ont rapporté le portrait en relief d’un Chinois nommé Ake qui se faisait voir à Cantou, et qui appartenait à ce genre. L’auteur en a étudié l’organisation dans des répétitions de la même monstruosité