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dique ; son but est de s’en servir pour pénétrer plus avant dans le labyrinthe de l’anatomie physiologique. C’est ce qu’il fait connaître dans un article historique, où il raconte ce qui a été fait avant lui, et montre ce qui reste à faire.

C’est en effet, suivant l’auteur, un spectacle très-instructif, que celui de l’organisation étudiée dans ses actes irréguliers, de la nature surprise comme dans des moments d’hésitation et d’impuissance. Quiconque, ajoute-t-il, s’est rendu compte de toutes les modifications possibles de l’organisation, reconnaît que les formes diverses sous lesquelles elle se manifeste sortent d’un même type ; il ne regarde donc pas ces monstres, avec Aristote, comme des exceptions aux lois générales ; il ne croit pas, comme Pline, que la nature les produit pour nous étonner et pour se divertir ; mais il les considère comme des ébauches qui ne seraient point achevées, comme représentant des degrés divers d’organisation.

L’auteur avait traité, l’année précédente, des monstres de son genre anencéphale, caractérisés par la privation du cerveau et de la moelle épinière. Leur système osseux est profondément modifié, car, au lieu de se maintenir dans son état tubulaire, chacun de ses éléments, chaque anneau vertébral est ouvert. M. Geoffroy Saint-Hilaire vient de trouver dans les collections d’antiquités égyptiennes de M. Passalacqua un monstre de ce genre qui a été déterré à Hermopolis, dans des catacombes réservées aux animaux, dans des caveaux remplis de singes. Il suppose que les mauvais présages attachés aux produits monstrueux par la superstition avaient déterminé à reléguer celui-là loin des sépultures des hommes, et il croit en trouver la preuve dans une amulette que l’on