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en renfermer dans l’homme jusqu’à deux onces sans que la santé en soit altérée. Tout annonce qu’il existe en certain cas une sorte de flux et de reflux de ce liquide des ventricules vers l’épine et réciproquement. M. Magendie a vu dans un cadavre, qu’un fluide purulent produit dans l’épine avait pénétré dans les ventricules ; il a vu même dans ces cavités une sérosité sanguinolente qui y était venue de la surface du cerveau. Dans tous les individus qui avaient succombé à un épanchement séreux dans les ventricules, il a trouvé l’aquéduc de Sylvius dilaté, et par conséquent, la communication entre les cavités cérébrales et l’épine très-libre. Une observation curieuse lui a appris que le vice des chevaux connu sous le nom d’immobilité, et qui les empêche surtout de faire aucun mouvement en arrière, tient à une surabondance du liquide dans les ventricules, surabondance qui met les animaux dans un état semblable à celui que dans d’autres expériences M. Magendie a vu amener par l’ablation des corps cannelés. Un cheval dans cet état fut heureusement traité par l’application du moxa ; et d’après cette indication, l’auteur a fait plus d’une fois disparaître des symptômes d’épanchements séreux dans la fièvre cérébrale des enfants, par de larges vésicatoires entre les deux épaules et le long de l’épine.

La rétine à tapis musculaire dans lequel presque tous les anatomistes ont placé le siége essentiel de la vue, semblerait devoir être d’une sensibilité exquise pour tous les corps, puisqu’elle est sensible à la lumière, le plus délié de tous ; mais l’expérience prouve qu’il n’en est pas ainsi. M. Magendie, dans des opérations de cataracte, a plusieurs