Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/156

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tité se porte à cinq onces. Il distend pendant la vie le sac membraneux qui le contient ; mais, semblable aux humeurs de l’oeil, il s’évapore ou s’absorbe par degrés après la mort, et disparaît en assez peu de temps. M. Magendie le nomme le liquide céphalo-rachidien, il pense que son premier usage est de remplir les vides soit du crâne, soit du canal de l’épine, que ni le cerveau ni la moelle épinière ne remplissent pas toujours, à beaucoup près. En effet, il y a d’abord un vide constant et bien connu dans la partie inférieure de l’épine ; mais le cerveau lui-même, dans les sujets vieux et maigres, est souvent moins volumineux que la cavité destinée à le contenir. M. Magen die a même observé qu’à cet âge les anfractuosités s’écartent les unes des autres, et qu’il se forme quelquefois à la surface des creux d’un pouce et plus de profondeur. Lorsqu’il arrive au contraire que le cerveau augmente brusquement de volume, comme dans les apoplexies, les membranes se distendent, les circonvolutions se pressent et le liquide disparaît, soit en s’absorbant, soit en se refoulant vers l’épine.

Lorsqu’on enlève ce liquide à un animal vivant au moyen d’une petite ouverture à son crâne, et que l’on referme la plaie, il ne tarde pas à renaître, semblable encore en cela aux humeurs de l’œil. En vingt-quatre heures il est reproduit aussi abondant que la veille ; M. Magendie l’a vu sourdre distinctement de la surface de la pie-mère. On comprend en général que son usage doit être de faciliter les mouvements du rachis dans l’épine lorsque le corps se courbe, mais il est d’une nécessité encore plus générale. L’animal que l’on a privé de ce liquide, quelque vigoureux qu’il ait été auparavant, tombe aussitôt dans un état d’hébétement et d’inacti-