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barbes prennent de la consistance, elles sortent par l’extrémité de la capsule et se montrent au dehors, poussées qu’elles sont surtout par l’accroissement que prend la base du noyau gélatineux, et ce mouvement continue jusqu’à ce que toute la partie barbue de la plume soit sortie. La tige et les barbes sont, comme on voit, des sécrétions des membranes striées qui enveloppent le noyau gélatineux ; mais c’est ce noyau lui-même qui fournit la matière de cette sécrétion. M. Frédéric Cuvier pense que c’est surtout à lui qu’est due cette substance spongieuse qui remplit la tige. À mesure que le développement de la plume a lieu, la sommité du noyau se vide, et il s’y forme un cône ou une espèce de calotte membraneuse qui sort de la capsule en même temps que la portion de tige et les barbes qui lui correspondent. Plusieurs de ces cônes successifs se perdent ainsi, et tombent à mesure qu’ils sortent, de façon qu’il n’en reste point le long de la face interne de la tige. Dans certaines espèces ou dans certaines circonstances la pointe du noyau est double, et alors la tige prend avec elle une des pointes ; ce qui fait qu’elle garde dans son intérieur une suite de cônes qui occupent son axe et y forment des cellules ; mais en général cet axe se remplit de matière spongieuse, et sa partie inférieure seulement pince ou serre dans son sillon un léger repli du noyau qui l’a formée. Quand tous les sillons où devaient se mouler les barbes et la portion de tige qui les porte ont été remplis par la matière cornée, et que la partie barbue de la plume est terminée, cette matière cornée se répand uniformément autour du noyau, et forme le tuyau de la plume. Par progrès de temps, et lorsque ce tuyau a pris la consistance qu’il devait avoir, le noyau intérieur désor-