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sans le faire abandonner par ie nicothoé. Même lorsqu’on détache celui-ci, il demeure immobile, quoique le mouvement de ses fluides intérieurs prouve qu’il continue de vivre ; mais il n’a pas pu être réduit toujours à cet état ; il a bien fallu qu’à sa sortie de l’œuf, il cherchât un homard, et sur ce homard un endroit convenable pour y fixer son séjour. Il faut bien aussi, à moins que l’espèce ne soit hermaphrodite, que le mâle sache découvrir et rejoindre la femelle qu’il doit féconder. On au reste, la preuve que des changements semblables ont lieu dans un autre parasite de la famille des lernées, découvert par le docteur Sussiray, du Havre. Les petits ont des pattes propres à la natation, et avec l’âge ils changent de forme et deviennent immobiles. Chacun sait qu’il arrive aussi quelque chose d’analogue dans les coccus.

D’après l’examen fait par de célèbres naturalistes du corail rouge ordinaire, des gorgones, des alcyons et d’un grand nombre d’autres coraux, l’on a reconnu que leur charpentes pierreuses ou cornées ne sont que les squelettes communs d’animaux composés ; qu’elles sont recouvertes, dans l’état de vie, d’une croûte ou enveloppe sensible, et que les hydres ou polypes, qui s’épanouissent sur divers points de cette croûte, et que l’on a pris long-temps pour les fleurs du corail, sont les animaux partiels qui forment par leur réunion l’animal commun, qui ont une nutrition commune, et dont les sensations même se communiquent jusqu’à un certain point à l’ensemble. On en avait conclu que ces animaux partiels devaient, dans tous les lithophytes, ressembler à des hydres ; mais il n’en est pas tout-à-fait ainsi : les