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Munich, sur la possibilité d’obtenir des tissus de toute dimension et d’une ténuité sans égale de la chenille de la teigne du bois de Ste-Lucie (prunus padus). Ce petit insecte, à peine long de six lignes, file constamment en marchant et tisse entre les rameaux des espèces de tentes sous lesquelles il s’abrite : si l’on en place un grand nombre sur une feuille de papier recouverte d’une cloche de verre, ils en recouvrent promptement la surface d’une gaze tellement fine, que le moindre mouvement de l’air, que la seule chaleur de la main la soulèvent, ct cette gaze est en même temps d’une grande homogénéité et d’une grande blancheur ; mais le peu de consistance de cette étoffe d’un nouveau genre ne permet pas d’espérer que l’on puisse en faire un emploi utile.

MM. Audouin et Milne-Edwards ont découvert sur le homard un petit animal parasite de la classe des crustacés, qui ne présente à la vue simple qu’un corps divisé en quatre lobes ou lanières ; à la loupe, on s’aperçoit que la première paire de ces lobes est un développement du corselet, et que la deuxième se compose des ovaires. Entre les lobes du corselet est une petite tête obtuse, portant à sa face supérieure deux yeux, deux antennes, et en-dessous des mâchoires cinq paires de pattes ; entre les deux ovaires est une petite queue articulée, et terminée par des soies. Ces jeunes naturalistes ont formé de cet animal un genre qu’ils nomment nicothoé. Ce parasite est toujours attaché fort étroitement aux filaments qui composent les branchies du homard. Aucune excitation ne lui fait lâcher prise ; on le déchirerait plutôt ; on plongerait le homard dans un liquide délétère,