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passage de Diophane, contemporain de Jules-César, où il est dit que si l’on greffe un mûrier sur un peuplier blanc, les mûres deviennent blanches ; et, bien que l’assertion n’ait rien de probable, l’on peut en conclure au moins qu’il existait des mûres blanches du temps de Diophane, c’est-à-dire avant l’ère chrétienne, et dans son pays, qui était la Bithynie. L’arbre put aisément se multiplier dans les environs de Constantinople, lorsque l’on connut ses importantes propriétés ; mais il paraît qu’il mit beaucoup de lenteur à se répandre plus loin. Il ne fut très-commun dans le Péloponèse, ainsi que le ver à soie, que vers le temps des croisades. Roger, roi de Sicile, s’étant rendu maître d’une partie de cette presqu’île, enrichit ses états de ces précieuses productions, et c’est de Sicile que les contrées plus occidentales les ont tirées par degrés. C’est vers le même temps que le Péloponèse commença à prendre le nom de Morée, et, à ce que croit M. Mongez, plutôt d’après les nombreuses plantations de mûriers blancs que l’on y voyait, que d’après sa forme, semblable, à la vérité, à la feuille de cet arbre, mais qui aurait pu lui faire donner le nom de Morée beaucoup plus tôt. D’autres pensent que Morea est simplement une corruption de Romœa.

L’Académie a eu communication, par M. Lenormand, d’une observation curieuse de M. Hebenstreit, professeur à


    Cet article, tiré d’Aristote, I. v, c. 19, ne se rapporte qu’au bombyx de l’île de Céos : on ne l’a cru relatif à celui d’Assyrie que parce que, dans le commencement de ce chapitre, Pline parle de frelons d’Assyrie, qui font des nids en terre et ne sont autres que nos abeilles maçonnes.