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ailes, etc., l’ont mis à même d’y établir des divisions et des subdivisions de plusieurs degrés auxquelles il donne les titres de familles, de sections, de tribus et de genres ; et il a cherché à tracer ces subdivisions de manière à leur faire embrasser des espèces qui s’accordent non seulement par les formes, mais encore par les habitudes, par les matières dont elles se nourrissent et les lieux où elles déposent leurs larves. Les genres qu’il établit, dans ce seul ancien genre des musca de Fabricius, qui n’est lui-même qu’un démembrement des musca de Linnæus, vont au nombre effrayant de près de six cents, c’est-à-dire à près de sept fois autant que Linnæus en avait créé pour la classe des insectes tout entière ; il n’en donnait que quatre-vingt-six dans sa dernière édition. D’après cette seule indication, l’on doit comprendre qu’il nous serait impossible, à moins d’excéder de beaucoup le volume ordinaire de nos analyses, de donner une idée d’un travail aussi compliqué. Les entomologistes de profession s’empresseront sans doute de l’étudier dans l’ouvrage que M. Robineau a le projet de publier très-prochainement, et dont l’Académie a décidé de faire faire l’impression.

Il ressort des résultats tout semblables d’un grand travail que M. le comte Dejean a fait sur les insectes connus sous les noms de carabes et de cicindèles. Ces dénominations avaient été appliquées par Linnæus à des coléoptères très-rapides à la course, à mâchoires avancées, tranchantes, dentées, munies de six palpes, et dont le naturel est cruel et carnassier. Il en avait fait deux des quatre-vingt-six genres de sa classe des insectes ; et il ne comptait dans les deux, lors de sa dernière édition, que cinquante-sept espèces. Ce