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Gmelin, l’acétabulaire méditerranéen de Lamark, l’acetabularia integra de Lamouroux. Cette seule énumération de quelques-uns de ses noms montre que les naturalistes les plus récents la regardent comme un polypier. M. Rafeneau-Delile qui l’a suivie avec soin dans les étangs salés des environs de Montpellier, en a pris une autre opinion. On l’y observe souvent en touffes épaisses, soit sur des coquilles, soit sur des tiges à demi décomposées de zostera. À l’état de vie, sa couleur est verte, les cellules rayonnantes de son disque renferment des séries de globules visibles sans microscope. Elle se montre d’abord comme de petits tubercules ou des mamelons verts dont la racine n’est qu’un cal un peu épaissi ; elle devient tubuleuse et s’élève quelquefois à trois ou quatre pouces de hauteur sans développer encore son disque ; mais, le plus souvent, dès leur premier alongement, ses tubes présentent des noeuds séparés par de légers étranglements, et l’on voit, sur le contour des parties dilatées, de petites saillies qui sont comme des ébauches de bourgeons disposés en anneaux ; et ces bourgeons se développent quelquefois en rameaux, divisés en deux, plusieurs fois de suite ; les parties ramifiées ne diffèrent point des conferves marines ordinaires ce sont des tubes fermés à leurs points de jonction et qui renferment une matière verdâtre. À mesure que les tiges s’alongent, elles produisent de nouveaux cercles de rameaux, et en même temps les cercles précédents et inférieurs se détruisent ; leurs points d’attache même cessent de paraître. Il arrive enfin que les tubes d’un de ces cercles sont soudés, et forment ainsi un plateau celluleux à compartiments disposés en rayons, qui est d’abord transparent et qui s’élargit jusqu’à la maturité. Souvent il